Les Roms: des exclus de toujours !
Dans le cadre du Forum des Droits Humains d'Orléans, la Ligue des Droits de l'Homme - Section d'Orléans et Amnesty International - Groupe de l'Orléanais, ont organisé le 25 septembre 2013, au cinéma les Carmes d'Orléans (Espace Delicat '& scène) , une soirée sur les conditions de logement des Roms en France. Le film «Le bateau en carton» (voir fiche technique du film ►) de José Viera (2010), projeté en début de soirée a servi de point de départ à un débat avec les soixante-dix participants en présence de Jean-Philippe Grand, conseiller régional représentant le Président de la Région.
Les deux intervenants invités étaient M. Marc Charmain, membre de la commission Lutte contre les discriminations d'Amnesty International France et M. Jean-Paul Susini, président de la section Orléans-Loiret de la LDH et animateur du collectif de soutien aux familles Roms de l'Orléanais (Comité Rom d'Orléans). Ils ont rappelé que les Roms, issus en grande majorité de Roumanie et de Bulgarie, bénéficient, depuis l'entrée de ces pays dans l'UE en 2007 (accord signé sous la présidence de Jacques Chirac) de la liberté de résidence dans le pays de leur choix comme tout citoyen européen. La seule condition (valable jusqu'au 01/01/2014) est de trouver un emploi dans les trois mois. C'est en restreignant la liste des emplois qui leur sont ouverts que la France, comme d'autres Etats, joue pour limiter la venue des Roms et procéder à des destructions de campements, dans des conditions indignes (pas de solution de remplacement proposée, comme indiqué dans le film documentaire) et des expulsions vers les pays d'origine. L'appartenance ou non à l'espace Schengen► n'influe en rien sur les droits de résidence et de travail.
Les conditions de vie dans les campements précaires, dont certains sont dépourvus d'eau et d'éléctricité et de service de collecte des ordures, sont trés mauvaises. La scolarisation des enfants y est trés difficile, l'une des raisons étant l'impossibiité de produire une preuve de domiciliation.
Les Roms sont des migrants économiques qui fuient également les discriminations dans leur pays d'origine. Ces discriminations limitent leur accès à l'éducation et ne leur permettent pas d'accéder à des emplois qualifiés. Un témoignage apporté par des membres du Collectif de soutien aux familles Roms montre que les familles, lorsqu'elles bénéficient d'un confort de vie minimum, s'intégrent et que la scolaristaion des enfants se fait sans difficulté. Les conditions de logement sont donc déterminantes dans l'intégration de ces populations. L'association "Abraysie Ouverte" a attiré l'attention sur la situation difficile d'une famille d'origine kosovar (6 enfants) de la région d'Orléans, en hébergement provisoire, mais menacée, à très brève échéance, de se trouver à la rue.
Le cas de la commune de Montreuil a été cité comme exemple pour les solutions permettant d'améliorer la situation du logement des Roms. La création de cités d'intégration permet de briser le cercle vicieux : le logement est donc l'une des portes d'entrée permettant de générer une domiciliation, la scolarisation des enfants, la recherche d'un emploi,etc. Des fonds européens existent pour financer ces solutions, mais il semble qu'ils soient très peu utilisés.
Jean-Paul SUSINI, pour « Comité ROMS d’Orléans » rappelle qu’il suffit qu’une collectivité publique mette à disposition un terrain viabilisé pour que le comité trouve des caravanes (ou des mobil homes) et organise l’accompagnement des familles.
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Télécharger le prospectus de la manifestation
Documents à consulter évoquant les conditions de logement des ROMS :
- Collectif National Droits de l'Homme ROMEUROPE : accés au site ►
- Communications de la LDH sur les Roms : accès au site ►
- Rapport Amnesty International (25/09/2013) intitulé : France : les Roms condamnés à l'errance ►.
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