"Ma santé, c'est mon affaire" Être acteur de sa santé: illusion ou réalité ?

Cette évidence énoncée peut prêter à sourire ; et pourtant ; elle ne va pas de soi.

 

Ma santé c’est d’abord un concept qui n’est pas simple à cerner : quand on parle santé, on pense souvent à son versant opposé c’est-à-dire à maladie .Mais n’est-ce pas réducteur par rapport à ce corps que nous habitons ? Des concepts proches de bien être, de forme etc. nous amènent aussi dans une proximité avec le champ de la santé. Tout le monde s’intéresse donc à la santé, à ma santé, à notre santé. Les enjeux sont immenses ; alimentaires, médicaux, sociaux, financiers, démographiques etc. en somme environnementaux au sens large.

Nous nous souhaitons chaque début d’année « bonne année bonne santé ». Un tas de proverbes font référence à la santé. De nombreuses conversations tournent autour de la santé et on s’en préoccupe de plus en plus avec l’âge. Les réunions « t’asmalou » on connaît !

La santé c’est donc quelque chose de vécu mais c’est aussi une question qui nous dépasse : être en bonne santé nous permet d’être actif dans la société, d’être autonome. Ne pas l’être va nous mettre en situation de fragilité. De là découle aussi le fait que nous avons besoin des autres pour assumer ces fragilités. L’aide nous parait évidente pour certains âges de la vie. On doit assistance aux enfants, aux personnes âgées etc… mais la maladie qui frappe souvent aveuglement est aussi parfois en lien avec des comportements, des modes de vie. Qu’en est-il alors de notre responsabilité ?

Du point de vue philosophique, la santé apparait donc aussi de plus en plus comme un droit. Large question là aussi sur notre fragilité intrinsèque à la nature humaine et à notre finitude.

Notre solidarité collective, entre les personnes et entre les générations nous amènent à nous préoccuper de la bonne ou moins bonne santé des individus qui composent la société. Vous avez compris que, de la sphère privée on passe donc à un domaine de socialisation qui nous met en relation avec les autres.

Et si nous sommes donc un enjeu collectif autant qu’individuel. Le titre de notre forum débat est donc à assortir de ???? Ou  !!!!!

Comment alors équilibrer les deux dimensions personnelle et collective ou sociétale ?

Il est indéniable qu’avec le niveau d’instruction et d’éducation, avec l’accès aux moyens d’information, nous ne remettons plus notre sort dans les mains des médecins, des sachants.

Par ailleurs, les scandales médicaux mais aussi financiers, les erreurs médicales nous ont entraînés dans une espèce de méfiance ou au moins de doute sur la parole officielle.

Réaction ou pas à cette situation, un véritable engouement existe pour une pratique renouvelée et alternative aux approches traditionnelles. On pourrait dire plutôt médecines officielles.

Acupuncture, ostéopathie, chiropraxie, méditation, phytothérapie, aromathérapie, auriculothérapie, hypnose, sophrologie... Plus de 400 pratiques thérapeutiques se classent dans la famille des médecines dites alternatives, douces ou traditionnelles. Ceci par opposition à la médecine officielle parfois qualifiée d’allopathique, elle-même opposée à la médecine homéopathique qui fait aussi partie des médecines alternatives.

Est-ce que cela est significativement lié à la volonté des personnes de ne pas vouloir être dépossédée de leur santé d’être sujet et non objet ?

Mais une grande interrogation vient immédiatement : est-ce que cette évolution est ouverte à tous ou bien est-elle réservée à une catégorie sociale ; les bobos pour faire bref !

Alors « ma santé c’est mon affaire » : illusion ou réalité ?

Nous avons aujourd’hui souhaité échanger et débattre sur ces questions. Elles sont immenses et nous n’avons pas la prétention de les traiter complètement aujourd’hui.

Plus concrètement et avec le témoignage de praticiens qui, confrontés chaque jours à des personnes, voient l’évolution et leurs attentes, nous souhaitions frotter l’idée d’une maîtrise de sa santé. Est-ce une illusion ou une réalité ? Avec les intervenants suivants : Dr Elisabeth Boulard-Païenda , médecin généraliste ; Dr Jean Grisoni , médecin-homéopathe Dr Marielle Canepa , médecin-acpuncteur et Odile Faucherand, patricienne Feldenkrais

Avez-vous vu des évolutions importantes dans votre domaine ?

Vous-même avez-vous fait évoluer votre pratique ?

Quelles sont vos coopérations avec les personnes qui viennent vous voir ? Est-ce que les médecines alternatives font appel à une plus grande collaboration entre médecins et patients ?

 

Vous trouverez très prochainement ici les comptes-rendus des ateliers-tables rondes autour des questions suivantes: